March 25, 2013

Sabrina Siani


Sabrina Siani (de son vrai nom Sabrina Seggiani) est une jolie actrice italienne née à Rome en 1963. Sa carrière relativement courte s'étend de la fin des années 70 jusqu'à la fin des années 80. En moins de dix ans, elle participe à une vingtaine de films - souvent dans des rôles mineurs, mais pratiquement toujours complètement nue (ou presque). Malgré ce tout-nue-tisme généralisé, Sabrina n'est ni une actrice porno ni même une actrice érotique. Le cinéma Z italien (comme le cinéma Z de pas mal partout ailleurs) nécessite son minimum syndical de tétons et ça, c'est le travail de Sabrina! (et on la remercie).


Mais outre d'être une jolie blonde acceptant volontiers de se dénuder (déjà même lorsqu'elle n'a que 16 ans), Sabrina se démarque par un regard vif, une mâchoire carrée; bref un visage sérieux et dur qui ne sourit jamais. C'est très loin de l'habituelle pétasse blonde éthérée. Le cinéphile attentif remarquera aussi que pour une actrice dont la principale fonction et d'être matière à plan nichons, ces derniers sont particulièrement petits. Tant qu'à moi, c'est de loin préférable à la folie DDDD du cinéma actuel, mais trêves de ses seins, parlons plutôt de sa carrière.


Sabrina fait ses débuts à peine sortie de l'enfance en tant que modèle pour photographe. La nature exacte de ces photos (artistique, publicitaire, de charme?.. j'en sais rien. L'Internet s'est montré très avare de ces photos.). N'empêches que les mystérieuses photos attirèrent l'attention du cinéaste Alfonso Brescia qui la recrute pour son film Napoli... la camorra sfida, la città risponde.

C'est un film d'action "pro mafia", dans le sens ou les mafieux y sont représentés comme "les bons" et la police comme "les méchants". La rumeur veut qu'à l'époque, de tel films étaient la plus souvent financés par la mafia elle-même. À savoir si cette rumeur est fondée - et si elle s'applique à ce film précis - je n'en sais absolument rien, mais ça demeure tout-de-même plausible.



La même année (1979), elle apparait également dans une "sexy comedy" à l'italienne intitulée Dove vai se il vizietto non ce l'hai? (étrangement traduit en français "Le trou aux folles").

C'est un film de Marino Girolami (a.k.a. Frank Marti, réalisateur du très mauvais mais sublime Zombie Holocaust qu'il réalisera l'année suivante) mettant en vedette des stars locales de l'époque comme Renzo Montagnani et Paola Senatore.

Sabrina n'y a qu'un tout petit rôle de fille en bikini et n'y est même pas mentionnée au générique.

Toujours en 1979 sort I contrabbandieri di Santa Lucia (Les contrebandiers de Santa Lucia), un autre film pro mafia réalisé par Alfonso Brescia. Le film est long et bavard. N'ayant trouvé qu'une version de mauvaise qualité sur Youtube en VO italienne, on ne peut pas dire que j'ai été enchanté.

Sabrina n'y a qu'un petit rôle près de la fin, alors qu'elle danse interminablement lors d'un tout aussi interminable mariage...

C'est en 1980 que Jess Franco lui offre son premier rôle important pour un film qui, lui, ne 'est pas vraiment: Mondo Cannibales (Les Cannibales / White Cannibal Queen et Dieu seul sait combien d'autres titres). C'est une horrible production Eurociné réalisé en tandem par Jess Franco et Franco Prosperi.

Selon la légende (je trouve cette information un peu partout, mais jamais sa source), Franco aurait dit, à l'issue de ce tournage, que Sabrina Siani est la pire connasse avec qui il a eu le malheur de travailler et que son seul atout dans la vie est son joli petit cul. Prosperi, tant qu'à lui, semble l'avoir mieux supporté puisqu'il la ré-engagera plus tard pour deux de ses films.

Selon la même légende, Franco aurait aussi dit qu'Al Cliver est le plus mauvais acteur au monde et que son seul avantage est de ne pas charger cher.

Sauf tout le respect que je dois à monsieur Franco (que j'adore malgré tout), je pense qu'après avoir réalisé un film de la trempe de ce "Les Cannibales", il est préférable de fermer sa gueule que de critiquer les pauvres acteurs qui y ont entaché de manière irréparable leurs filmographies.

Reste, quand même, que j'aime bien ce film dans toute son idiotie et son incompétence ou son je-m'en-foutisme sous-jacent. Franco y initie aussi ce qui deviendra pratiquement la norme: Sabrina Siani y est pratiquement a poil tout au long du film.

On constate pour la première fois avec ce film qu'avec son regard perçant et son visage dur combiné à son physique pitounesque, elle est la personne toute désignée pour des rôles de femmes fortes: Amazones, filles de la jungle et autres barbaresses.

C'est ce genre de rôles qui feront ses heures de gloires.

Pendant que Jess Franco tournait Les cannibales, un autre film de cannibales signé Eurociné était tourné à peu près au même endroit, à peu près en même temps et avec à peu près les mêmes figurants. C'est l'immonde Terreur Cannibale de Alain Deruelle.

Alain Deruelle est, sous le pseudo d'Alain Thierry, un pornographe. Ses films habituels portent des noms évocateurs et peu subtil comme "Chattes mouillées", "Enfilades" ou encore "Orgies pour nymphomanes". Pourquoi celui-ci est-il allé en Espagne tourner ce Terreur Cannibale dont, visiblement, personne n'a rien à foutre? Mystère.

Le site Internet Nanarland propose à ce sujet une très intéressante théorie que je vous encourage à aller lire.

Sabrina Siani fait, dans Terreur Cannibale, un brève apparition étrangement souriante. En fait, son apparition est si brève (et insignifiante) qu'on sait pas trop si elle était là par hasard ou si elle a bel et bien été engagé pour ça.


Suite à ces épisodes de cannibalisme franco-espagnol, Sabrina retourne en Italie et à ses comédies sexys. Elle tourne La liceale al mare con l'amica di papà de Marino Girolami, Pierino medico della SAUB de Giuliano Carnimeo et La dottoressa preferisce i marinai de Michele Massimo Tarantini.


En 1982, Sabrina participe à son dernier projet avant de devenir officieusement la reine de la Sword-and-Sorcery, Due gocce d'acqua salata (aka Blue Island), un rip-off cheap et même pas subtil de Blue Lagoon réalisé par Luigi Russo où elle incarne, bien-sûr, l'équivalent du rôle qu'avait Brooke Shields dans l'original.

Si les nullismes respectifs des deux films sont différents mais équivalent, je préfère personnellement - et basé sur sur des critères purement esthétique - Sabrina Siani que Brooke Shields.




En 1982, Sabrina Siani est âgée de 19 ans. Les films dans lesquels elle a jouée jusqu'alors sont, en grande majorité, des trucs insipides mais ça ne l'empêche pas de jouir d'une certaine popularité, en partie pour ses films, mais en partie également pour ses apparitions plus ou moins vêtue dans les pages de magazines "pour homme". Je suis sûr que, déjà, les offres en ce sens étaient légion, mais Sabrina, malgré ses nombreuses apparitions dénudée un peu partout, n'est jamais tombé dans le piège du mauvais goûts et de la pornographie.

C'est peut-être dû, du moins en partie, a la vigilance de sa mère qui, dit-on, supervisait sa carrière et l'accompagnait toujours sur les plateaux de tournage.


C'est à l'âge de 19 ans, donc, que s'amorce pour elle un changement d'orientation dans sa carrière et à partir de là, elle délaisse les comédies sexy et autres films à l'eau-de-roses, pour devenir l'héroïne d'une succession de films d'aventures, d'actions et d'heroic Fantasy.

Si Sabrina Siani est encore connu aujourd'hui et qu'elle fait partie de mes actrices préférées, on s'entend que c'est pas à cause de ses petits rôles de pétasse au côté d'Alvaro Vitali, mais bien pour ses rôles à venir de femme armée et dangereuse!

Après une brève apparition dans le film d'action I cacciatori del cobra d'oro d'Antonio Margheriti on la retrouve avec un rôle beaucoup plus important de fille de la jungle dans l'amusant  Incontro nell'ultimo paradiso (Daughter of the Jungle), une comédie d'aventure d'Umberto Lenzi.

Quelque part dans le sud (c'est filmé en République Dominiquaine), deux touristes américains un peu épais se perdent dans la jungle et se retrouvent pris entre des primitifs cannibales et des malfrats 'a la recherche d'un trésor . Ils font (heureusement pour eux!) la rencontre salvatrice d'une femme sauvage qui les aides à se démerder.

C'est un film un peu con, mais très agréable. C'est comme un film de Tarzan sauf qu'à la place de Tarzan c'est Sabrina Siani à poil.



Suite à cette tarzannerie et suite à la sortie et au succès immédiat du Conan the Barbarian de John Milius, Sabrina tourne dans son premier "Sword-and-Sorcery". C'est Gunan il guerriero (Gunan, King of the Barbarians) de Franco Prosperi.

Malgré mes tentatives, j'ai pas réussi à trouver ce film. Par conséquent je peux pas en dire grand-choses...



On la retrouve ensuite dans Ator l'invincibile (Ator l'invincible, Ator the Fighting Eagle), premier d'une série de quatre films réalisés par Joe D'Amato (sauf le troisième réalisé par Alfonso Brescia) mettant en vedette le joueur de football Miles O'Keeffe (sauf le quatrième où il est remplacé par Eric Allan Kramer).

Sabrina Siani n'est présente que dans le premier opus. Elle y interprète Roon, une guerrière redoutable qui accompagne Ator dans ses péripéties et heureusement qu'elle est là, car Ator, malgré sa musculature imposante, est totalement inapte. En combat, notre barbare musclé semble beaucoup plus préoccupé à ne pas gâcher son élégante coiffure qu'à vaincre ses ennemies. Sans Roon à ses côtés, la mort assurée!

A noter également la présence de Laura Gemser dans le rôle d'Indun la méchante sorcière.

Ator l'invincibile est un film atroce (et le mot est faible), ce qui ne m'empêche pas de vous le conseiller vivement si vous ne l'avez jamais vu.


Toujours a cette époque où le moyen-âge, l'antiquité, la préhistoire et les coiffures des années 80 ne faisaient qu'un, un barbare nommé Sangraal vois son village anéantie par des chevalier méchant et sa fiancée tuée. Sangraal n'est pas full content et part en quête à la fois pour retrouver les méchants et leur casser la gueule et à la fois pour retrouver un mythique sorcier possiblement capable de ressusciter sa bien-aimée d'entre les morts.

Au cours de ses tribulations, Sangraal fait la rencontre de goules caverneuses, d'hommes-singes primitifs et d'une déesse toute puissante qui est Sabrina Siani à poil avec du glitter.

Sangraal, la spada di fuoco (The Sword of the barbarian), c'est un sous-Conan bien meilleur que plusieurs autres (comme Ator), mais un sous-Conan quand même. C'est cheap, c'est con, mais il y a de l'action, un beefcake barbare et Sabrina Siani à poil avec du glitter. Du plaisir assuré.

A savoir, quand même, pour les adorateurs de Sabrina, que malgré son nom en grosses lettres dès le début du générique (et sa représentation - avec augmentation mammaire - sur la couverture), elle n'y apparait que tardivement et très brièvement.

Le film est de Michele Massimo Tarantini et le rôle titre y est interprété par Pietro Torrisi.



Toujours avec Pietro Torrisi, Sabrina revient en Princess Valkari dans Il trono di fuoco de Franco Prosperi.

J'ai déjà vu ce film il y a des lustres, mais j'ai été incapable d'en retrouver copie question de me rafraichir la mémoire. Du coup mes souvenirs sont assez vagues. En gros ça raconte l'histoire d'un roi très méchant qui veux épouser sa propre fille parce que ça va le rendre encore plus méchant et que sa fille c'est Sabrina Siani à poil et que tout le monde (sauf Jess Franco) veut épouser Sabrina Siani à poil . Mais elle s'enfuit et rencontre un gros beefcake avec qui elle s'associe pour confronter l'incestueux papa. Bon, c'est peut-être pas exactement ça, mais ça vous donne une idée.

Pour finir le cycle de l'heroic Fantasy, Sabrina devient la sorcière Ocron dans le pathétique Conquest de Lucio Fulci.  Lucio Fulci est un réalisateur talentueux avec un style bien à lui. Souvent, même ses oeuvres les moins bien réussies ont ce petit quelque chose de Fulciesque qui les rendent, malgré tout, intéressante. Peut-on dire ça de Conquest? Pas sûr.   \ Avec son scénario pratiquement inexistant et son filtre "coton fromage" rendant l'image confuse, il est difficile de ne pas s'endormir pendant ce film. 
Ici un héros appelé Mace et un sidekick adolescent tente de vaincre un méchante sorcière et rencontre, chemin faisant, une multitude de monstres tous plus absurde que les autres. La méchante sorcière, Ocron, est interprétée - vous vous en doutez -, par nulle autre que Sabrina Siani à poil. Cette fois-ci - étrangement - celle-ci porte un masque de métal camouflant son habituel air bête. On est loin du Fulci de Zombi 2 et ...E tu vivrai nel terrore! L'aldilà...!
Ainsi s'achève, malheureusement, l'épopée héroïco-fantastique de Sabrina Siani. On la retrouve ensuite brièvement en stripteaseuse dans la comédie a sketches Uccelli d'Italia de Ciro Ippolito puis, étrangement, au côté de Coluche, Michel Serault et Carole Bouquet dans la comédie franco-italienne de Dino Rici Le bon Roi Dagobert. Malgré tout le respect que je dois à Coluche, il n'y livre ici qu'une interprétation minable et malgré des décors superbes et une distribution prometteuse, le film est un navet. Cette fois, c'est pas la présence de Sabrina Siani à poil qui sauve le film.
La même année (nous sommes en 1984), on la retrouve au côté d'Al Cliver dans le film post-apocalyptique de Joe D'amato Anno 2020 - I gladiatori del futuro (2020 - The Texas Gladiators). Ce film est un peu n'importe quoi, mais est quand même agréable dans la mesure où on sait à quoi s'attendre. On ne peut que savourer l'arrivée quasi-surréaliste de cow-boys et d'indiens - sans doute récupéré d'un autre tournage ayant lieu au même moment au même endroit... Sabrina y joue, presque pour la dernière fois, un rôle de femme d'action, rôle qui lui convient à merveille.
Après une absence de deux ans, Sabrina Siani revient dans la comédie Palla al centro (sur laquelle je n'ai trouvé aucune information et encore moins le film lui-même) puis le film d'action Cobra nero de Stelvio Massi. Cobra nero, à ne pas confondre avec le film du même nom de Joe D'amato avec Laura Gemser, c'est un rip-off du film d'action américain Cobra sauf que c'est un noir (Fred Williamson) à la place de Sylvester Stalone (d'où le "nero"). C'est ni assez bon pour être intéressant, ni assez mauvais pour en devenir réjouissant (comme le précédent 2020 Texas Gladiators). Bref, c'est de peu d'intérêt et Sabrina Siani n'y a qu'un petit rôle à la toute fin. La même année (1987) on est supposé la retrouver dans un petit rôle de figuration dans le décevant Aenigma de Lucio Fulci. J'ai eu beau re-visionner le film et passer certaines scènes au ralenti, j'ai pas réussi à la trouver. Si elle y est vraiment, ça doit être très brièvement et de dos!
C'est en 1988 que Sabrina Siani participe à son tout dernier projet. C'est Ten Zan - Ultimate Mission, un film de Ferdinando Baldi qui est une co-production italo-nord-coréenne tournée à Pyongyang.

 Ce film, aujourd'hui, est pratiquement introuvable. C'est vraiment dommage parce que j'adorerais voir ce film peu importe combien nul il est supposé être!

L'année suivante, on retrouve Sabrina dans deux télé-romans et puis c'est tout. Elle quitte définitivement le monde merveilleux du navet italien monde qui, de toutes façons, est sur son déclin...

 Pour la suite, l'histoire dit qu'elle s'est mariée, qu'elle a enfantée et qu'elle est devenue un docile femme au foyer épanouie.

 J'en sais absolument rien, mais si les différends sites web traitant du sujet semblent faire grand mystère de ce qu'est devenue Sabrina Siani aujourd'hui, il ne m'a pourtant fallu que de quelques minutes pour trouver son profil Facebook.

Notre belle italienne est maintenant cinquantenaire, mais c'est encore une belle italienne, elle ne sourie pas plus qu'avant et, visiblement, à le désir d'être à nouveau une femme d'action!


"Le premier qui dit que je suis une vielle has-been se prend un coup de barre de fer en pleine gueule" qu'elle semble dire...    Ça va pas être moi. Je l'adore, moi, la Sabrina...

Et vous?

No comments:

Post a Comment