February 12, 2012

Les Zombies de George

Cet article fait suite à Les zombies avant George.

C'est vers la fin des années 60 qu'un certain George Andrew Romero, cinéaste relativement débutant travaillant dans la pub, les films industriels et les petits films d'enfants qui jouent insérés dans "Mr Rogers Neirborhood', décide de fonder sa propre petite compagnie de production, de regrouper quelques amis et de faire un film.

Ce film, bien-sûr, c'est Night of the Living Dead.

On commentera beaucoup, par la suite, la présence d'un acteur noir dans le rôle principal et la métaphore de l'Amérique raciste que représente son assassinat à la fin du film. George serait, pour beaucoup, un symbole remarquable de non-racisme.

Vu sous un autre angle, cependant, ce film transforme, dans l'imaginaire populaire de toute une génération, un élément important du folklore antillais en un élément, somme toute beaucoup plus banal, de pop-culture purement américaine.

Mais loin de moi l'intention de critiquer George sur ce point, le mot "zombie" n'étant utilisé en aucun moment dans son film.

Pour ce qui est de l'utilisation d'un comédien noir, il s'agit là d'un évènement purement accidentel, Duane Jones (le comédien noir en question) n'ayant été recruté qu'à la toute fin, pour un script déjà écrit et ne visant aucune race spécifique. Jones s'est uniquement avéré le meilleur lors des auditions.

Reste qu'il est vrai qu'à cette époque, aux États-Unies, l'utilisation d'un comédien de couleur dans un rôle principal était quelque chose d'exceptionnel.

Par la suite George tournera quelques films, dont The Crazies et Martin, mais n'aura vraiment de succès qu'un 1978 avec la suite de son Night of the Living Dead: Dawn of the Dead.

L'idée de situer l'action de son film dans un centre commercial s'avèrera en être une de génie et sera interprété comme une métaphore du consumérisme nord-américain.

George, lui, demeure discret et ne s'affiche pas volontier comme le créateur d'un pamphlet anti-Wallmart. Il prétend plutôt ne faire que du divertissement.

C'est avec Dawn of the Dead que la folie du zombie s'installe à travers le monde, à commencer par le Zombie 2 de Lucio Fulci (Dawn of the Dead est sorti sous le titre "Zombie" en Italie, le Zombie de Zombie 2 en est donc une référence directe). C'est aussi à ce moment que le mot Zombie devient officiellement attaché à ses créatures, George ne les ayant jamais vraiment nommés sinon en "goules" par quelques personnages.

George remet ça en 1985 avec Day of the Dead. Ça devient - et restera longtemps - la trilogie de zombies.

Moins populaire que les deux précédent, Day of the Dead est un film plus violent et plus gore se déroulant, cette fois, sur une base militaire.

Il faudra attendre vingt ans pour que George adresse à nouveau le genre Zombies. D'ici là, la mode sera déjà lancée et les films de zombies se comptent déjà par centaines.



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